Andréa

Quand je déjeunais avec elle, grand-maman faisait une ou deux rôties de trop et nous les coupions en petits carrés. Nous allions ensuite dans le solarium, elle ouvrait une grande fenêtre, elle appelait les oiseaux et nous leur lancions les morceaux de pain. J'aimais regarder les carrés de pain virevolter dans les airs, puis tomber sur le sol ou dans le bec des oiseaux. Ce spectacle était pour moi un poème; je ne le savais pas encore, étant très jeune, mais je le sentais.


Note: merci grand-maman!

Simplifier...

Le slogan de Kino, à mon avis,  illustre bien ce qu'on devrait faire le plus souvent possible: «Faire bien avec rien, faire mieux avec peu et le faire maintenant!»

Choses que nous pourrions faire:

-Arrêter d'acheter le dernier gadget, appareil, objet, jouet ou vêtement de marque qui vient de sortir
-Réfléchir plus avant d'acheter quelque chose (raisons de l'achat, à quoi ça va servir, etc.)
-Ne pas suivre toutes les modes qui poussent à acheter
-Ne pas acheter que du neuf
-Endurer ses «vieilles» affaires et leur donner une deuxième vie au besoin
-Ne pas refaire à neuf la maison aux deux ans
-Choisir des matériaux durables et le moins polluant possible quand on fait des travaux
-Autant que possible, avoir une seule voiture et en choisir une peu polluante
-Aller travailler à pied ou en vélo de temps en temps
-Acheter un bac de récupération pour l'extérieur pour en avoir deux et recycler absolument tout ce qui se recycle
-Faire du compost
-Vérifier les kilomètres alimentaires des produits qu'on veut acheter
-Favoriser l'achat local
-Acheter une pomme de douche et une toilette à faible débit
-Acheter de la nourriture en gros format et faire vous-même des petites portions à la maison dans vos plats pour éviter le suremballage et la production de petites boîtes.
-Réutiliser des sacs et des emballages pour des cadeaux, fabriquer soi-même des cartes
-Cuisiner plus
-Acheter des crédits verts quand on voyage
-Ne pas mesurer son bonheur uniquement par ses biens et avoirs
-Gaspiller le moins possible (ça s'applique à tout!)
Etc.

Même si nous ne sommes que des colibris, ensemble, nous valons bien un éléphant. Moi ça me donne de l'espoir d'essayer de mettre tout ça en pratique. Il y a des choses que je fais, il y en a d'autres que je veux faire. Ce qui compte, c'est de vouloir, de pouvoir et de finir par passer à l'action.

Si ces efforts ne servent pas à grand-chose, on aura au moins le sentiment d'avoir essayé. Ce n'est pas rien.

Suspension du contrat de Languirand: on monte vite aux barricades

La suspension du contrat de Jacques Languirand, au lendemain d’une sortie jugée inacceptable par la direction de Radio-Canada, fait beaucoup jaser aujourd'hui. Normal. Jacques Languirand est un animateur apprécié et respecté. Le vieux routier est considéré comme un grand sage et comme l'une des meilleures têtes du Québec.

Selon Le Devoir, au cours du lancement de la programmation automnale de la Première Chaîne de Radio-Canada qui a eu lieu lundi à Montréal, Languirand a tenu des propos injurieux à l’égard de certains collègues et du service des communications. «Ces imbéciles [...] ont oublié de me mettre sur ce plateau alors que, cette année, j’entreprends ma 41e saison de l’émission "Par quatre chemins"», a-t-il dit avant de faire un doigt d’honneur devant des collègues et les patrons de Radio-Canada.

C'est tout ce que nous savons.

Comme un grand nombre de gens respectent et apprécient Jacques Languirand, leur premier réflexe a été tout de suite de prendre son parti. Normal. On l'apprécie beaucoup. Toutefois, un groupe d'appui à Languirand a déjà été créé sur Facebook... J'insiste sur le «déjà»...

Est-ce qu'on ne serait pas en train d'abuser des groupes de défense sur Facebook? Dès qu'une nouvelle ne fait pas notre affaire, on se fâche et on crée un groupe d'appui pour se porter à la défense de quelqu'un ou de quelque chose. Est-ce que les créateurs et les visiteurs de cette page détiennent plus d'information sur cette affaire que nous tous? J'en doute! Ont-ils assisté au lancement en question? J'en doute! Dans ce cas, ce n'est pas un peu difficile de s'indigner contre cette suspension de contrat dont nous ne savons presque rien? Les créateurs de cette page n'auraient-ils pas pu attendre d'avoir plus d'information sur cette histoire (des explications de Jacques Languirand, par exemple) avant de prendre position?

Et si Jacques Languirand avait mal agi? Se pourrait-il que le vieux sage ait sorti ses cornes ce jour-là? Est-ce possible que ce grand homme ait fait une erreur en montrant son mécontentement d'une manière agressive ? 

C'est certes dommage que la mythique émission «Par quatre chemins» ne figurait pas parmi les émissions vedettes de Radio-Canada dans le plan de communications. Toutefois, est-ce que ça justifie des insultes et un doigt d'honneur? C'est difficile de juger sans connaître les détails et le contexte. Est-ce qu'on pourrait alors cesser de monter aux barricades pour un oui, pour un non ou pour des histoires qui sont comme des casse-têtes dont ils nous manque des morceaux?

Ajoutons un peu de rigueur à nos convictions. Jacques Languirand n'avait pas été congédié. Son contrat avait été renouvelé. Il n'était pas question de lui montrer la porte. Il a peut-être été suspendu parce que c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. On ne le sait pas!

On ne le sait pas et monte aux barricades tout de suite!

PS 1: «Une longue réflexion (trop longue même) sur les pages de défense sur Facebook a été faite de ma part avant que ce texte soit écrit!», dit l'auteure avec le sourire!

PS 2: Ceci dit, je ne juge pas les gens qui ont cliqué sur «J'aime» pour cette page. Je comprends l'idée quand même.

 

Les faux Beatles...

Loralie, hier, dans l'auto: «Pouvez-vous mettre le CD des faux Beatles ?»
Moi: «Les faux Beatles ???»
Elle me montre du doigt un CD... http://weezer.com/

Hé hé! Pourquoi? Aucune idée!

Baume pour l'âme

Des raisons de s'inquiéter, de s'indigner, d'être découragé, il y en a plusieurs. Heureusement, il y a l'amour. Passer ne serait-ce que quelques minutes agréables avec quelqu'un qu'on aime, ça fait oublier tout le reste et ça fait du bien. Ça me fait penser à Jacques Prévert:

«J'aime mieux tes lèvres

que mes livres.»

L'existoire

C'est le titre du nouvel album de Richard Desjardins. Je n'ai pas encore écouté attentivement, mais j'adore la pièce de piano qui ouvre l'album. J'ai lu les textes et je suis toujours autant sous le charme de la plume de Desjardins. J'aime beaucoup le texte «Avec l'amour de Jésus».

Avec l'amour de Jésus
Avec la souplesse de Tarzan
Avec le timing de Zorro
Avec la touche de Picasso et les mots de Rimbaud

Avec le swing de Presley
Avec la générosité du Père Noël joufflu
Avec l'ardeur d'Abraham
et le coeur de Maurice Richard
Avec la joie des Beatles

Avec la sincérité d'Ernesto Guevara
Avec la bonté de Bouddha

Avec le doigté de Chopin
Avec la ferveur de Pontiac
Avec la franchise de Karl Max
Avec la grâce de Michel-Ange et le sourire d'Einstein

Avec mon pack sac de héros
Et avec mes p'tits défauts
Je m'en viens t'aimer.

http://www.richarddesjardins.com/

Des oiseaux et une branche

Des hommes et des dieux, un grand film de Xavier Beauvois. À voir!

Synopsis: Ça se passe en Algérie, en 1996. Malgré les attentats meurtriers perpétrés par le Groupe Islamiste Armé et les mises en garde des autorités qui les exhortent à fuir, les moines du monastère de Tibhirine prennent la décision de rester, par solidarité avec les villageois.

Réplique phare de ce film: «Un moine: Nous sommes comme des oiseaux sur une branche. Nous ne savons pas si nous devons partir. Une villageoise: Les oiseaux, c'est nous. La branche, c'est vous.»

Des réflexions d'une grande humanité sont présentées dans ce film, les images sont magnifiques et les comédiens sont excellents. Le repas avec pour ambiance sonore le Lac des cygnes de Tchaïkovski est vraiment bouleversant. Une leçon de courage, de foi, d'amour infini et de sagesse. Une réflexion intéressante sur le bien et le mal, jusque dans leurs zones grises, difficiles à comprendre et à accepter.



Les livres constituent l'ADN du monde.

Melow

Voici les créations d'une Matanaise qui a beaucoup de talent: Mélissa Bolduc. J'aime les lignes, les couleurs et les textures de ses vêtements. Sa collection printemps-été 2011 est en ligne sur son site web:


http://www.melowdesign.com/fr/collection.php?saison=3

objects
in mirror
are closer
then they appear

je descends de la voiture
et te laisse partir
vers ton bout du monde

J'aime!

http://www.mayflydesigns.com/index2.php

J'adore les bijoux créés par cette artiste! Cadeau à moi de moi, bientôt dans ma boîte à lettres. Vive les boutiques en ligne!

Premières histoires

Maman avait fixé sur les murs de ma chambre un papier peint sur lequel on voyait une fillette à bicyclette, un chemin, quelques arbres et des animaux. Le soir, avant de m'endormir, lorsque mes yeux s'étaient habitués à voir dans le noir, je regardais ces dessins et je m'imaginais des histoires de voyages fantastiques. Je faisais des jeux avec mes yeux pour trafiquer ma vision et voir les personnages bouger.

Salut printemps!

Là sur le fleuve
Le blanc se déshabille
Amoureusement

Frères du large

Chaque fois que je mettais les pieds sur le pont, je ressentais une sorte d’euphorie. L’idée de voguer loin du monde me plaisait. On partait souvent le soir ou la nuit. Je restais sur le pont et j’allumais une cigarette que je fumais lentement en regardant la ville devenir un souvenir. L’air salin me purifiait l’esprit. C’était le seul moment où je m’accordais le droit de fuir sans lâcheté ni égoïsme les problèmes de ce monde.

Les premières heures à bord étaient relaxes. Après avoir chargé le bateau et en avoir fait une inspection sommaire, on avançait toute la nuit vers notre zone de pêche, près de l’île d’Anticosti. Avant d’aller me coucher, je passais une heure ou deux avec le capitaine dans la timonerie. À travers les bribes de messages de marins émis par l’appareil de téléphonie et les chansons de Bob Dylan que Léo écoutait en boucle, on discutait un peu, en observant la nuit sur le fleuve. Léo était comme moi: il assumait bien le silence. On se ne se racontait que l’essentiel et encore. Ces années passées ensemble à inspecter la coque de l’Aquarius, assembler le chalut, laver la cale, trier les captures, réparer les cordages, affronter les tempêtes et le manque de sommeil nous ont fait devenir des frères, au-delà des mots.

-For the times they are a-changiiiiin’!

-Godthem que tu chantes mal Émile!, me disait souvent Léo, sourire et cigarette aux lèvres. S’en suivait un duel d’insultes sympathiques à la suite duquel j’allais me coucher avant cette longue journée de travail de sept jours qui allait commencer à l’aube. Je ne le savais pas, mais j’étais en train de vivre les plus beaux moments de ma vie.

* * *

Il m’arrive encore de sentir le roulis, d’entendre le moteur et les cris des goélands qui planent au-dessus des crevettes à la levée du chalut. Il n’y a pas une journée qui se passe sans que je pense à mes frères du large et à tout ce que nous avons accompli ensemble...